École : Recommandations des Universalistes-enseignement
Ont pris la parole respectivement Georges Dallemagne, cofondateur du mouvement Les Universalistes, Nadia Geerts (maître-assistante en philosophie), Anne Van Langenhoven (maître-assistante), Kaoukab Omani (enseignante), Sam Touzani, cofondateur des Universalistes et comédien engagé.
Save the date : Un événement entièrement dédié à l’enseignement est prévu le 8 février prochain à Bruxelles.
Réunis à Bruxelles, aujourd’hui, Les Universalistes-enseignement ont partagé leurs constats et présenté leurs recommandations en matière d’enseignement, fruit de leur travail collectif, né dans la foulée de la création de la plate-forme enseignement depuis le début de l’été dernier.
CONSTAT
Depuis la création du mouvement Les Universalistes, des témoignages nombreux et détaillés de directeurs et d’enseignants nous parviennent. Ils révèlent tous que certaines de nos écoles font face à une contestation croissante de certains savoirs et à une immixtion de plus en plus marquée du religieux et de l’activisme identitaire dans les affaires de l’école. Le recours à des formes de « pensée magique » se multiplient par ailleurs, demandant aux enseignants de déployer de plus en plus d’efforts pour apprendre aux élèves et étudiants la distinction entre croyances et savoirs. L’ampleur de l’homophobie, de l’antisémitisme, du racisme et du sexisme au sein de certains établissements scolaires plonge également des individus et des minorités dans l’insécurité. De nos jours, ces problèmes ne proviennent plus seulement d’élèves et d’étudiants (ou de leur entourage), mais aussi de certains collègues.
MISSIONS
La plateforme enseignement Les Universalistes a pour missions de :
- Promouvoir un enseignement universaliste fondé sur la raison et les connaissances. Un enseignement qui repose sur l’étude de tous les champs du savoir, sur l’argumentation et le développement de l’esprit critique.
- Soutenir un système scolaire de qualité qui vise la cohésion sociale et le respect des fondamentaux démocratiques.
- Aider les professionnels de l’enseignement dans leurs missions, qu’ils soient pouvoirs organisateurs, directeurs, enseignants, éducateurs, animateurs scolaires, etc.
RECOMMANDATIONS
- Créer au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles une cellule (disposant de moyens d’action appropriés) chargée de recueillir les témoignages et de soutenir les professionnels de l’enseignement dans leurs missions.
- Former les (futurs) enseignants à l’universalité des droits humains et au rôle de l’humanisme des Lumières dans l’émergence des principes fondateurs de notre État de Droit, fondé sur l’égalité de tous en dignité et en droits et le refus des discriminations.
- Sensibiliser les (futurs) enseignants à la liberté de conscience et d’expression, à la distinction entre science et croyance et à la nécessité de maintenir un enseignement exempt de censure, notamment dans les domaines scientifique, littéraire et artistique.
- Former les professionnels de l’enseignement à la démarche scientifique et à la pratique de la discussion philosophique.
- Refuser toute atteinte à l’égalité entre les femmes et les hommes, a fortiori lorsqu’elle se traduit par une inégalité d’accès aux savoirs, activités scolaires, culturelles et sportives, et renforcer le respect de la diversité sexuelle et de genre.
- Mettre en pratique la discussion philosophique et la démarche scientifique dès la maternelle, pour que les élèves apprennent dès le plus jeune âge à réfléchir, douter et remettre en question leurs propres croyances.
Dans le cadre du réseau d’enseignement officiel
- Préciser dans le Code de l’Enseignement ce que l’on entend par neutralité, de façon à exclure les dérives de la neutralité dite inclusive.
- Rétablir l’obligation faite au Gouvernement de présenter périodiquement au Parlement un rapport sur l’application du principe de neutralité.
- Revoir, renforcer et dispenser plus largement les formations initiales et continues à la neutralité, en y incluant des formations sur l’enjeu de la liberté de conscience et son aboutissement dans nos sociétés sécularisées.
- Interdire le port des signes convictionnels dans les établissements tenus au respect du principe de neutralité, tant pour les élèves que pour le personnel (à l’exception des professeurs de religion), y compris dans les études supérieures dont la formation débouche sur un métier où la neutralité est de rigueur ou devrait l’être.
- Charger l’Inspection de procéder à un contrôle effectif et régulier du respect du principe de neutralité dans tous les établissements où il s’applique, et d’inviter les pouvoirs organisateurs à engager les procédures disciplinaires adéquates chaque fois que cela s’avère nécessaire.
- Rendre optionnels les cours de religion et de morale non confessionnelle, et mettre en œuvre un cours de philosophie et de citoyenneté de deux heures hebdomadaires dans le cadre de la grille horaire.
- Mettre en place une formation obligatoire visant à s’assurer de la maîtrise, par tous les enseignants titulaires du cours de Philosophie et Citoyenneté, de la neutralité telle que définie dans le Code de l’enseignement remanié.